Les hypogées

Les quatre hypogées de Fontvieille, classés au titre des Monuments Historiques, constituent un ensemble exceptionnel mégalithique de la Préhistoire et de la Protohistoire française. Ce sont des sépultures collectives, creusées dans la roche et recouvertes par des dalles de pierre puis par un tumulus formant une petite colline artificielle de terre. Edifiés dans la roche de la montagne des Cordes et du plateau du Castelet, ces monuments datent de la fin du Néolithique (entre 3 000 et 2000 av. J.C.). Aujourd’hui, l’hypogée du Castelet, situé entre l’abbaye de Montmajour et le village de Fontvieille, est toujours accessible aux publics.

Les aqueducs romains et l’usine hydraulique de Barbegal

A partir de la fin du Ier s. av. J.-C., la ville d’Arles, ses édifices et ses habitants sont approvisionnés en eau par un aqueduc dont deux branches captent diverses sources au nord et au sud des Alpilles. Elles se rejoignent à l’amont du Vallon des Arcs, où les eaux convergent dans un bassin de collecte et continuent en canal unique vers Arles.

Au début du IIe s., les ingénieurs romains construisent à Barbegal un deuxième pont-aqueduc exclusivement dédié au fonctionnement d’une meunerie hydraulique qui produit de la farine jusqu’au IIIe s.

Elle comprenait deux trains symétriques de huit chutes actionnant 16 roues en cascade.

Ce complexe industriel exceptionnel est le plus grand conservé dans le monde romain. Sa production est évaluée à 25 tonnes de farine par jour, probablement à destination des boulangeries de la ville d’Arles. Une hypothèse récente évoque la possible redirection de sa production vers les navires qui fréquentaient les ports du delta du Rhône, le port d’Arles et celui de Fos.

La Vieille-Font

 

 

Une “Font” en Provençal désigne une fontaine. Cette construction, située à l’ouest du centre historique, protège la résurgence d’une source qui a vraisemblablement servi de point d’ancrage à l’implantation du premier bourg de Fontvieille au XIIe siècle. Son importance était telle qu’elle donna son nom à Fontvieille.

 

 

 

 

La Chapelle Saint-Jean du Grès

 

Mentionnée en 1069 lors d’une donation à l’abbaye de Montmajour, Saint-Jean-du-Grès est l’ancienne paroisse de Fontvieille. Initialement comprise dans les possessions de Saint-Victor de Marseille, elle est l’unique paroisse du village jusqu’au XVIIe siècle, date à laquelle l’église Saint-Pierre-es-Liens est construite. Pour s’y rendre, prendre la direction de la route de Saint-Jean au nord-est du centre historique. Ce lieu est ponctuellement utilisé dans le cadre de manifestations culturelles.

 

 

La tour des abbés

Au Moyen Âge, la tour des abbés est la demeure de Pierre de Canilhac, abbé de Montmajour. Ses armoiries, visibles sur une des voûtes de la tour est à l’origine du blason actuel de Fontvieille. Construite autour du XIVe siècle, elle sera décisive dans le développement du premier bourg qui s’étendra ensuite vers le centre historique que l’on connaît aujourd’hui. Cédée à la commune par Mme Catherine Liner-Ruf, ce lieu devrait prochainement faire l’objet d’une étude complète en vue de sa restauration et de sa sauvegarde. La tour est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1927.

 

Le Planet

 

Le développement du bourg de Fontvieille en village fut d’une lente mais constante évolution. Un exemple parfait de cette transformation progressive est certainement la Grand-Rue. On peut aisément y voir la mutation d’une ancienne carrière de pierre en une rue qui se peupla peu à peu d’habitations taillées à même la roche, créant ainsi des maisons entièrement ou partiellement troglodytes. “Lou Planet” fut une des carrières importantes également exploitée en galerie souterraines pour y extraire un calcaire d’une qualité optimale. Le Planet et La Grand-Rue sont le cœur même de l’histoire de Fontvieille.

 

 

Le Lavoir

 

 

La construction du lavoir est directement liée au développement des carrières de Fontvieille durant le XIXe siècle. Au cours de cette période, l’exploitation des carrières connaît son apogée, entraînant un accroissement démographique important. Pour répondre aux besoins de de sa population grandissante, Fontvieille fait ainsi construite ce grand lavoir ainsi qu’une halle couverte dans le village.

Sa situation géographique par rapport au reste des habitations est justifiée par la proximité de sources importantes. Il se trouve d’ailleurs tout près de la “Vieille Font”.

L’église Saint-Pierre-es-Liens


 

La donation du terrain par l’abbé de Montmajour a permis la construction de l’église Saint-Pierre-es-Liens qui fut réalisée de 1695. Sa façade est remaniée en 1767 et la tour de l’horloge est construite en 1866, ce qui explique les styles différents des deux clochers. L’église possède un maître-autel, en marbre, daté de 1874.

 

 

 

Les moulins à vent de Fontvieille

Le moulin Alphonse Daudet

De son vrai nom le Moulin Ribet appelé aussi le Moulin Saint-Pierre. Il fut construit en 1814 et broya du blé pendant un siècle puisqu’il arrêta de fonctionner en 1915. La grande guerre fit que l’on réquisitionna à la fois les hommes et le blé, ce qui signa définitivement l’arrêt de notre dernier moulin. C’est en 1935 que la Société des Amis des moulins d’Alphonse Daudet décida de le remettre en état et d’y installer un musée consacré à l’auteur des “Lettres de mon Moulin”. La collection Daudet est aujourd’hui conservée au château de Montauban mais le monument demeure le symbole de l’écrivain et de son œuvre la plus connue à travers le monde.

Le moulin Alphonse Daudet et le moulin Ramet sont classés au titre des monuments historiques depuis 1931.

Ouverture au public. Le Moulin de Daudet est ouvert tous les jours, de 11h à 18h, du 30 mars au 3 novembre et de 10h30 à 18h30, en juillet et août.

Le moulin Sourdon

Surnommé «le moulin tombé», car il fut le premier des quatre moulins de village à perdre son toit, le moulin Sourdon se trouve sur la petite colline à droite en montant l’allée-des-Pins. Un acte notarié spécifie qu’il existait déjà en 1791. Il cesse son activité vers 1870 et a été restauré en 2015 par la commune.

Le moulin Tissot-Avon

C’est le plus proche du château de Montauban, lieu de villégiature d’Alphonse Daudet. Il fut construit au début du XIXe siècle et fonctionna jusqu’en 1905. En 1866, dans une de ses correspondances avec Timoléon Ambroy (propriétaire du château de Montauban), Daudet écrit : « Ce serait le cas, vraiment, d’acheter le moulin du père Tissot ; je lui en parlerai quand j’irai là-bas. L’honneur m’oblige à avoir un moulin.». Malgré ce désir, plus proche du fantasme que de la réalité, Alphonse Daudet ne fut jamais propriétaire d’un moulin à Fontvieille.

Le moulin Tissot-Avon a été restauré en 2016 par la commune.

Le moulin Ramet

Érigé au début du XIXe siècle, il est situé au centre du sentier des moulins de Fontvieille, entre le moulin Alphonse Daudet et le moulin Tissot-Avon. Il cessa définitivement son activité au début du XXe siècle.

Le château de Montauban

Cette superbe bâtisse, composée d’une façade monumentale du XIXe siècle accolée à un mas du XVIIIe siècle, était la demeure de la famille Ambroy qui accueillit Alphonse Daudet lors de ses séjours en Provence. Daudet y fît des passages réguliers avec son épouse Julia à partir de 1863, sur invitation de ses cousins et fut le décor de bon nombre de ses romans. 

« Braves gens, maison bénie !… Que de fois, l’hiver, je suis venu là me reprendre à la nature, me guérir de Paris et de ses fièvres, aux saines émanations de nos petites collines provençales. »

Devenu centre muséal dédié à l’histoire du village, le château de Montauban présente aujourd’hui la préfiguration d’un vaste projet culturel dans lequel s’inscrit déjà l’exposition permanente Fontvieille, détour par le Moyen Âge dédiée aux découvertes archéologiques du territoire. 

En attendant l’ouverture dans les prochaines années de la nouvelle muséographie consacrée à Alphonse Daudet, le musée accueille des expositions temporaires durant l’été. 

Lors de votre visite, ne manquez pas de profiter du parc du château au gré d’une flânerie arborée. 

L’autel de la patrie

Inscrit au titre des Monuments Historiques et quasi unique exemple en son genre, l’autel de la patrie, simple bloc taillé et creusé, passe pourtant inaperçu dans le riche ensemble patrimonial fontvieillois. Edifié le 8 juin 1794 au cours d’une cérémonie républicaine, l’autel symbolise l’allégeance des habitants à leur patrie ainsi que l’émergence d’un nouveau culte, celui de l’Être Suprême décrété par Robespierre.

Dans les années 1930, Jules Auvergne, historien fontvieillois, décrit ce monument : « Ce bloc fut surmonté d’un arbre de la liberté, on y voit encore la trace d’une main, la paume en dedans, prêtant le serment et, incrustées, quelques feuilles d’une couronne de laurier. »

A Arles, la cérémonie à l’Être Suprême s’est tenue le même jour sur la colline des Alyscamps. Dans une adresse à la Convention Nationale, la ville d’Arles jurait « de n’avoir jamais d’autre temple que celui de la Raison, d’autre autel que celui de la Patrie et d’autre prêtres que les Législateurs. » (Jules Auvergne, dans l’homme de bronze, années 1930).

 

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